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Le 5 décembre 2013, Pablo Seban est venu nous présenter « Mes identités nationales », une conférence gesticulée autour des notions d’identité, de racisme, d’intégration..

Voici quelques éléments de la conférence gesticulée qu’il nous paraissait intéressant de vous livrer.

A la question « c’est quoi être raciste ? », Pablo Seban nous fait remarquer que l’on manque d’analyse, de sens critique, par rapport à ce que l’on entend. Il existe 3 concepts pour tenter de répondre à cette question :

  1. La théorie scientifique du  18ième et 19ième sur la craniologie, qui stipulait qu’il y avait des races plus intelligentes que d’autres en fonction de la taille du crâne. Théorie obsolète à ce jour.
  2. Le fait qu’il existe une haine plus ou moins irrationnelle envers tous les membres d’une communauté. Mais certains s’en défendent  (ex : « je ne suis pas raciste, j’ai un ami arabe »).
  3. Une mécanique raciste : ce ne sont pas les individus qui sont racistes, ce sont plutôt des actes ou des propos. La mécanique est que l’on veut justifier une inégalité des droits.

Si l’on décortique cette mécanique raciste, on retrouve 4 étapes :

  1. « Essentialier » : c’est-à-dire réduire la personne à une de ses identités. La personne est réduite à « être musulman », « être homosexuel », « être sans papier »,… On parle de stigmate.
  2. « Altériser » : c’est-à-dire faire une distinction entre les uns et les autres. Il y a nous et il y a les autres, les autres ne sont pas comme nous.
  3.  « Homogénéiser » : c’est-à-dire faire le passage au pluriel. Ils sont tous pareils ; « les arabes », « le monde musulman », « les noirs »,…
  4. « Péjorer », « aggraver, rendre pire » c’est-à-dire mettre en évidence le fait que nous valons mieux qu’eux, et donc par exemple  on ne va donc pas leur donner le droit de vote.

Ces 4 étapes tournent en boucle et servent à justifier l’inégalité. Soyons conscients que nous jouons tous le jeu de cette mécanique à un moment donné.


Il nous propose ensuite 3 éléments pour essayer d’enrayer la mécanique raciste :

  1. Regarder et énoncer la « merde » présente dans notre propre société, dans nos quartiers, dans nos foyers. Regardons ce que l’on ne voit pas, ou moins bien, comme le suicide, la dépression,… Regardons le sexisme dans notre propre société.
  2. Construire des liens égalitaires en essayant de comprendre et d’identifier  pourquoi les pratiques différentes me choquent. La construction de ces liens s’établit sur une aide réciproque ; « j’apprends de toi et tu apprends de moi ».
  3. Se regarder soi, se regarder comme dominant. Qu’est-ce que ça a construit comme histoire, à la fois collective et personnelle ? 

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