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Le bar à débat du mois d’avril portait sur La désinformation médiatique : une résistance au quotidien ?
Plusieurs personnes ressources étaient parmi nous pour réfléchir et échanger sur la thématique :
- Quentin Noirfalisse, journaliste indépendant, co-fondateur de Dancing Dog Productions, auteur de Geek Politics. Il travaille actuellement sur un documentaire à Kinshasa et un webdocumentaire, "Bruxelles, des visages, des données". Il fait également partie des journaliste qui tente de lancer le Medor, magazine trimestriel belge et coopératif d'enquêtes et de récits. Médor propose un nouveau processus pour construire l’information. Créer des conditions de travail pour offrir un deep journalism de terrain indépendant, exigeant et amusant. Bien évidemment, ces conditions de travail ont un prix. Médor, aujourd’hui, est donc en recherche de financement et invite le citoyen à soutenir cette manière de penser le journalisme en souscrivant, par exemple, un abonnement.
- Luka Piddiu, rédacteur en chef au Poiscaille, journal satirique indépendant et totalement liégeois animé par une trentaine de bénévoles f
- Olivier Starquit, coordonne les activités des Amis du Monde diplomatique de Liège, auteur de « L’extinction des Lumières. Vers une dilution de la démocratie ? », a éclairé le fonctionnement des médias mainstreams, les aspects auxquels les citoyens doivent rester attentif et les alternatives existantes ou possibles.
Pour le bon fonctionnement de la démocratie, les citoyens doivent disposer d’une information correcte et mise en contexte.
Hors, aujourd’hui l’information doit être traitée rapidement laissant peu de place à son analyse.
La réflexion est souvent évacuée, laissant les lecteurs à leur émotion, leur compassion renforçant ainsi les clichés.
Le professionnalisme des journalistes n’est pas pour autant à remettre en cause, mais plutôt leurs conditions de travail, ainsi que la logique marchande à laquelle obéissent les médias.
Les médias mainstreams sont aux mains de grands conglomérats sous l'effet de la mondialisation. Souvent les médias au lieu de soutenir le débat démocratique, l'oriente et l'occulte en omettant certains points, ou sur la manière dont ils évoquent certains points. Il ne faut pas non plus négliger l’influence de la publicité ou plutôt des annonceurs participants au financement des médias sur le contenu de l’information relayée.
Pour être un citoyen critique et préserver les valeurs démocratiques, il faut lutter contre la désinformation par exemple en multipliant les sources, en se questionnant sur ce qui est derrière l’information : qui l’a fournit ? Pourquoi ? Comment l’information a-t-elle été traitée ? Dans quel délai ? S’agit-il d’une dépêche d’agence de presse ou l’information a-t-elle été vérifiée sur le terrain ?
Les citoyens pourraient également exiger des médias de l'indépendance face aux pouvoirs financier. Il faut revendiquer la réappropriation démocratique de l'information. L’information étant un bien public, il faudrait changer le statut des entreprises de médias. Elles devraient devenir des entreprises à but non lucratif ou des fondations. On pourrait également interdire à une personne physique ou moral de détenir plus d'un média. Les journalistes pourraient posséder une partie des actions du journal (comme dans le cas du Monde Diplomatique), les lecteurs pourraient être des coopérateurs (Medor) ou les propriétaires des maisons d’éditions.